– Louis-Pilate de Brinn’Gaubast Sonnets insolents
VIII
Matin d’ivresse
Les uns pour le plaisir, d’autres pour oublier,
Infectant nos gosiers d’une odeur de charogne,
Nous employons nos nuits à nous rougir la trogne,
Et nous hurlons ainsi que des fous à lier;
Nos pas, quand nous rentrons, ébranlent l’escalier
Comme un bois vermoulu qu’une lézarde rogne;
Et nos serments d’amour sont des hoquets d’ivrogne!
Et nous scandalisons les voisins du palier.
C’est bien! quelques moments encor de ce système:
Et les femmes à qui nous avions dit: « je t’aime! »
Et qui nous ont trahis pour des fils de bourgeois:
Ces femmes seront hors de notre coeur futile;
Et nous savourerons, pour la première fois,
L’orgueil d’avoir sali ce viscère – inutile.
Q15 – T14 – banv