Sous une voûte, comme aménagée exprès, — 1890 (13)

Ernest Raynaud Les cornes du faune

La fontaine

Sous une voûte, comme aménagée exprès,
De feuillage, au loin, son murmure la dénonce;
Elle s’épanouit dans un cadre de ronce,
Et c’est, autour, comme de l’or qui friserait.

D’un masque de sylvain hilare, qui se fronce,
L’eau jaillit! Pour s’épandre à foison dans le grès,
Si claire, que l’on voit jusqu’où le grès s’enfonce,
D’or rose, et que le lit de graviers transparaît.

L’argent n’a pas le flamboiement de cette eau pure
Où le feuillage met l’ombre de sa guipure;
Et tout le bois semble illuminé de cristal.

Séjour clair (sinon des Hespérides) d’Armide,
Où c’est de mille oiseaux quels adorables lieds!
Dès l’heure où l’Aube en pleurs attendrit les pétales!

Q17 – T15  tercets : ccd ee*d*

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