Si ne sont verts ni bleus et les verts et les bleus — 1899 (7)

Léopold DauphinCouleur du temps

Guirlande mortuaire tressée pour l’ami
Je la suspends aux fers noirs de la tombe où je pleure . L. D.
… une lune est brisée, une étoile s’est éteinte – Ferdinand Loviot
Alors se voiler la face de sanglots moins par le cauchemar que dans le  sinistre bris de tout exil; qu’est-ce le Ciel? – Mallarmé – Divagations –

Si ne sont verts ni bleus et les verts et les bleus
Dissipés bien avant qu’au souffle des névroses
S’effacent nos Passés dans l’oubli nébuleux
Où roses aussi plus les roses ne sont roses

Déjà que cependant nés meurent nos Présents
Ras fauchés par le dur tranchant des heures brèves
Encor ne nous laissant quelle part des présents
Dont la vie illumine éphémères leurs rêves

Sous le tertre fatal se perdent les chemins
Noirs et vides combien si peu vers, bleus ou roses
Que sont inquiétants Futurs nos lendemains
Dehors les aujourd’huis et les hiers sans roses

Mais le ciel de l’Enfer au profond du Léthé
Mire, splendide horreur, son éternel été.

shmall

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