Sur le trottoir fleurant la cuisse et le cigare — 1928 (4)

Gustave Le Rouge Verlainiens et décadents

Le Diseur de caveaux

Sur le trottoir fleurant la cuisse et le cigare
De ce café noté du flic en cent bagarres,
Le Diseur grave, tel un juge en sa cimarre

Baîlle et s’explame en des faux cols très inédits.
Il savoure, couvé par les yeux ébaubis
Des garçons de café propices aux crédits,

Le respect des beautés autour de lui rangées.
Or l’absinthe, dont sa fringale s’est gorgée,
S’est habilement jusqu’à très tard prolongée.
Mais une inquiétude abrège les gorgées.

Car l’heure approche où va s’empiler aux caveaux,
Le peuple familier des michés et des veaux.
Ivre du bock promis et sûr des longs bravos,
Il s’encourt déclamer son ode au vieux chameau.

s.rev: ddd ccc bbbb aaaa –  » un peu à la manière de Laurent Tailhade « .

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