Cabaner Etrennes du Parnasse pour l’année 1874
Le poète mourant
Le terme est arrivé du compte de mes jours.
Dans un moment je vais pousser mes derniers râles,
J’entends un bruit confus de clairons, de cymbales,
De cloches, de tamtams, de fifres, de tambours.
Et j’écris mon dernier sonnet pendant ces courts
Instants. Déjà la Mort, à travers plusieurs salles,
Vient vers moi, déroulant dans ses longues mains pâles,
Un écrit que, cherchant des rimes, je parcours.
Mort! Mon sonnet sera comme un vase sans anses,
Si je ne peux finir les tercets ! mais cela
T’importe peu – Bourgeoise! – et toujours tu avances!
Je sens ton souffle impur … – qui donc l’achèvera
Ce sonnet. Moi? dussè-je au milieu des souffrances
Le terminer avec mon dernier soupir … Ha!
Q15 – T20 – s sur s