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Quelle est la région du ciel où la nature — 1819 (6)

Pierre Chas Pétrarque, suivi de Poésies diverses

Traduction libre du sonnet de Pétrarque, ‘in qual parte del ciel..’

Quelle est la région du ciel où la nature
A vu le type humain de l’aimable figure
Dont l’ensemble, ici-bas, est la preuve, à nos yeux,
De tout ce qu’elle peut, dans le séjour des cieux?
Quelle Déesse, errant dans la forêt lointaine,
Ou quelle Nymphe, assise au bord d’une fontaine,
Comme Laure, avec grâce, aux zéphirs amoureux,
Sut jamais déployer l’or pur de ses cheveux?
Voit-on tant de vertus ensemble dans une âme?
Et cependant je meurs, victime de ma flamme.
Il se figure en vain la divine beauté
Celui qui, de l’objet dont je suis enchanté,
Ignorant les attraits, n’a jamais su surprendre
De ses yeux enivrants le mouvement si tendre.
Il ignore comment l’amour blesse et guérit,
Celui qui ne sait pas comment Laure sourit,
Celui qui ne sait pas apprécier encore
La douceur des soupirs et du parler de Laure.

aabbccddeeffgghhii – sns – 18v – rvf

Pierre Chas se satisfait de 18 alexandrins plats pour rendre le n° clix de Pétrarque ( » In qual parte del ciel, in quale ydea »).

Alors qu’un franc courtier tient en main bonne affaire — 1817 (5)

–  A. Poujol Sonnet Impromptu – A des commerçans qui ont abusé de la confiance d’un commissionnaire


Alors qu’un franc courtier tient en main bonne affaire
S’il connoît des marchans qui veulent la traiter
Seroit-il pas un sot s’il alloit s’arrêter
A celui qui toujours lui rogne son salaire ?
Plus encore aux marchands d’un âpre caractère,
Qui ne connoissant point l’art de se respecter,
Et celui, moins encor, le grand art de traiter,
Contents de s’épargner un modique honoraire.
Quand un courtier loyal leur a lâché le nom
Et le prix du vendeur, sur bon échantillon,
Ils refusent soudain ce qu’ils brûlent de prendre.
Que font ces maladrois ? ils traitent sans courtier,
Risibles ignorans du jeu de ce métier
Qu’il pretent dix pour un, trop sots pour bien comprendre.

Q15  – T15 – sns

Sur le bord d’un ruisseau, près d’une rivière, — 1804 (3)

Olivier Ferrand Le triomphe de la Vertu ou l’Innocence opprimée ..29 Floréal an 12

Sonnet en l’honneur du Premier-Consul, sur son avénement au trône de l’Empire Français

Sur le bord d’un ruisseau, près d’une rivière,
Assis le long de l’eau, et faisant ma prière,
Remarquant dans les airs tous les astres du temps
Qui promettent un jour de grands événements ;
Très-souvent dans la nuit, en prenant mon repos,
Apollon me réveille, les yeux à demi-clos,
Favori du Parnasse, quand tu peux travailler,
Il n’est pas encore temps, mon fils, de sommeiller.
Quelquefois le sommeil vient fermer ma paupière,
Quand le soleil des loups* me prête sa lumière,
Si le Premier-Consul ne fût venu soudain,
Nous étions à la veille de mourir de faim ;
Il étoit temps, grand Dieu !, qu’un ange consolateur
Nous l’envoya en France, pour être notre Empereur ;
Il a toujours cherché à nous donner la paix,
En répandant sur nous ces dons et ces bienfaits.

*la lune (Note de l’auteur)

16 vers plats. Les règles du vers alexandrin échappent à ce flagorneur.