Album zutique
– Charles Cros
Causerie
TRISTAN
Est-ce
Là
Ta
Fesse?
Dresse
La.
Va…
Cesse …
YSEULT
Cu..
Couilles! …
Tu
Mouilles
Mon
Con.
Q15 – T23 – mono
Album zutique
– Charles Cros
Causerie
TRISTAN
Est-ce
Là
Ta
Fesse?
Dresse
La.
Va…
Cesse …
YSEULT
Cu..
Couilles! …
Tu
Mouilles
Mon
Con.
Q15 – T23 – mono
Album zutique
Verlaine
La mort des cochons
Paroles de Baudelaire
Musique de M. le Comte Auguste Mathias Villers de l’Isle-Adam
Nous reniflerons dans les pissotières
Nous gougnotterons loin des lavabos
Et nous lècheront les eaux ménagères
Au risque d’avoir des procès-verbaux.
Foulant à l’envi les pudeurs dernières
Nous pomperons les vieillards les moins beaux
Et fourrant nos nez au sein des derrières
Nous humeront la candeur des bobos.
Un soir plein de foutre et de cosmétique
Nous irons dans un lupanar antique
Tirer quelques coups longs et soucieux
Et la maquerelle, entr’ouvrant les portes
Viendra balayer, – ange chassieux –
Les spermes éteints et les règles mortes.
Q8 – T14 – tara
Album zutique
– Charles Cros
Sur la femme
O
Femme,
Flamme
Eau!
Au
Drame
L’âme
Faut.
Même
Qui
L’aime
S’y
Livre
Ivre.
Q15 – T23 – mono
Album zutique
– Léon Valade
Eloge de l’âne
Naître
Con,
Paître
Son,
Etre
Bon,
Traître,
Non!
– Comme
Sur
L’homme
Dur,
L’Ane
Plane! ..
Q8 – T23 – mono
Album zutique
– Rimbaud et Verlaine
L’idole.
Obscur et froncé comme un oeillet violet,
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d’amour qui suit la rampe douce
Des fesses blanches jusqu’au bord de son ourlet.
Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré sous l’autan cruel qui les repousse
A travers de petits caillots de marne rousse,
Pour s’aller perdre où la pente les appelait.
Mon rêve s’aboucha souvent à sa ventouse;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.
C’est l’olive pâmée, et la flûte caline,
Le tube d’où descend la céleste praline,
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos.
Q15 – T15
Parnasse contemporain, II
– Théophile Gautier
Sonnet
J’aimais autrefois la forme païenne;
Je m’étais créé, fou d’antiquité,
Un blanc idéal de marbre sculpté
D’hétaïre grecque ou milésienne.
Maintenant j’adore une italienne,
Un type accompli de modernité,
Qui met des gilets, fume et prend du thé,
Et qu’on croit anglaise ou parisienne.
L’amour de mon marbre a fait un pastel,
Les yeux blancs ont pris un ton de turquoise,
La lèvre a rougi comme une framboise,
Et mon rêve grec dans l’or d’un cartel
Ressemble aux portraits de rose et de plâtre
Où la Rosalba met sa fleur bleuâtre.
Q15 – T30 – tara
– coll. Le Parnasse Contemporain, II
– Nina de Callias
Tristan et Iseult
Iseult
O timide héros oublieux de mon rang,
Vous n’avez pas daigné saluer votre dame!
Vos yeux bleus sont restés attachés sur la rame.
Osez voir sur mon front la fureur d’un beau sang.
Tristan
J’observe le pilote assoupi sur son banc,
Afin que ce navire où vient neiger la lame
Nous conduise tout droit devant l’épithalame.
Je suis le blanc gardien de votre honneur tout blanc.
Iseult
Qu’éclate sans pitié ma tendresse étouffée!
Buvez, Tristan. Je suis la fille d’une fée:
Ce breuvage innocent ne contient que la mort.
Tristan
Je bois, faisant pour vous ce dont je suis capable.
O charme, enchantement, joie, ivresse, remord!
Il renferme l’amour, ce breuvage coupable.
Q15 – T14 – banv
– coll. Le Parnasse Contemporain, II
– Auguste Barbier
Shakespeare A son amie
Las de ce que je vois, je crie après la mort;
Car je vois la candeur en proie au vil parjure,
Le mérite en haillons, déshérité du sort,
Et l’incapacité couverte de dorure;
Et la vierge pudeur aux bras de la luxure,
Au siège de l’honneur l’intrigue allant s’asseoir,
L’esprit fort appelant sottise la droiture,
L’art divin baîllonné par la main du pouvoir;
L’ignorance, en docteur, contrôlant le savoir,
Sous le fourbe boiteux, le fort manquant d’haleine,
Le vice ricaneur flétrissant le devoir,
Le Bien, humble soldat, et le Mal capitaine;
Oui, las de tout cela, je finirais mes jours,
N’était que de mourir c’est quitter mes amours
abab bcbc cdcd ee=sp – disp: 4+4+4+2 – tr Shakespeare- s.66: « Tir’d with all these, for restful death I cry ». Traduit dans une disposition de rimes spensérienne
Joséphin Soulary Oeuvres poétiques
Jours froids
Voici l’Hiver aux mains livides
Ses dents sans pain claquent de froid
Sa voix pleure comme un beffroi;
Ce sont des fosses que ses rides.
L’Ennui bat nos fronts assombris;
La brume abaisse le ciel gris;
Adieu les horizons sans bornes!
Comme un essaim d’oiseaux mouillés,
Nos beaux Amours éparpillés
Rentrent au nid, frileux et mornes.
Chaque hiver leur nombre décroit;
Et le cœur trébuche en ses vides,
Comme un promeneur à l’étroit
Dans l’enclos des tombes humides.
QTTQ octo
Joséphin Soulary Oeuvres poétiques
Le sonneur
Mon cœur est une tour perdue
En vedette sur l’étendue;
Il y pend deux timbres d’airain.
L’un est la cloche d’allégresse,
L’autre est le tocsin de détresse;
Le sonneur les mène bon train!
Toujours en quête d’un nuage;
Toujours le nez au firmament,
De ses cloches; à tout moment;
L’espiègle intervertit l’usage;
Il sonne en mort le mariage,
En baptême l’enterrement.
Se tromperait-il sciemment?
N’est-ce qu’un fou! Serait-ce un sage?
s.rev – octo