Mesdames et Messieurs, oh ! vous ne savez pas — 1843 (24)

Louis de Léon La tragédie du monde

Sonnet

Mesdames et Messieurs, oh ! vous ne savez pas
Ce que c’est pour son art que l’ardeur du poète,
C’est un marteau d’horloge à grands coups dans la tête,
Qui vous bat le tympan et fait un grand fracas.

Quelque chose dans l’air dont la voix inquiète,
Qui saute sur l’esprit, qui le prend par le bras,
Et le faisant marcher, lui dit dès qu’il s’arrête :
Réveille-toi bien vite, oiseau, tu chanteras.

C’est ce qui de nouveau va m’armer de la plume,
Et puis j’avais promis de vous faire un volume.
Un vice inaperçu tout à coup m’apparaît.

Groom, mon papier vélin, mes lunettes, de l’encre.
C’est bien, – donc à la voile, et levons vite l’ancre,
On ne vogue que mieux après un temps d’arrêt.

Q17  T15

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