Pourvu que tu me sois docile et ponctuel, — 1893 (7)

Romain Coolus in Revue Blanche

V
Le précédent sonnet agit comme un révulsif. L’Aimée ne confisque plus ses adorables  pieds. Elle a de vagues consentements disséminés un peu partout sur elle. Mais ses yeux sont significatifs et imposent de strictes conditions, les ordinaires. Ce qu’ils ukasent:

Pourvu que tu me sois docile et ponctuel,
Qu’à m’aimer ton coeur neuf dûment s’hypertrophie,
Que ton verbe se mielle et se saccharifie
A déchiffrer près moi l’amoureux rituel,

Pourvu que tu me sois mes bonheurs virtuels
Et qu’à mon plaisir bon ton orgueil sacrifie
Sans regrets, vouloirs, rêves et philosophie
Et lise l’univers en mon oeil textuel,

Pourvu qu’à mes désirs ton âme s’asservisse,
Bêle mon idéal ou roucoule mon vice
Et cible son essor au creux de mon nombril,

Je te compenserai ces ennuis, bon viril:
Avant d’aller ronfler au terreau du Lachaise,
Tu pourras saccager mon corps tout à ton aise.

Q15 – T13

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