Un pavillon dans un jardin à l’abandon, — 1963 (7)

Henri Thomas Sous le lien du temps

Les rêves de la fin

Un pavillon dans un jardin à l’abandon,
Je voudrais être fol et que l’on m’y laissât
Faire discrètement ce qui me semble bon,
Et que la mort m’y trouve absent de moi déjà.

Aussi brève la vie et d’aussi louche éclat
Que l’éclair blanchissant dans le carreau profond,
Moi, je lui tirerais l’infaillible harpon
Et je l’amènerais à la force du bras

Devant moi, sur mon seuil et dans le lit défait,
La vie, et je verrais son ventre stupéfait,
Son grouillement de feu, ses poils et ses replis,

Et je serais debout à côté de mon lit,
Survolant de très haut les flaques du rivage,
Distrait, sentant déjà venir une autre image.

Q10 – T13

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