Archives de catégorie : Formule entière

Quando en vesper blanc s’extourbit lougarou — 1986 (4)

René BellettoLoin de Lyon – XLVII sonnets –


XLVII

Quando en vesper blanc s’extourbit lougarou
Et dravant tout sbubu in vivo castrati
Barjaque parlamor nonobstant qui est qui
Anscrut les stachichi au su des roudoudous,

Quando maliss (tendo limass) il vi dermou
S’éruminentérut au verso des étri
Au persu des foutrons sevré de mal en pis
Et ris noir aïe jailli tout prurit et rectou,

Alor alor, pastan hors les basoubasax
(Mais par un trou carré esquintant tous les axes),
Rinlaidron touboubou kif kif kes amours fussent

Dénérénélés déjà éternels par l’art
Sans loup, effaçons ma chérie hors papyrus
De lapins et moutons à jamais le départ

Q15 – T14 – banv

Avant donc de lâcher la plume j’en ve crac — 1986 (2)

René BellettoLoin de Lyon – XLVII sonnets –


XX

Avant donc de lâcher la plume j’en ve crac
Nais aux mains comme quatre en crachant tout à sac
Dans mon roseau total puis cassais la baraque
De l’âme écartée d’une tiret final opaque

Je rayais de la carte et de tout almanach
Le monde joué aux points cardinaux par paqu
Ets d’êtres châtrouillés hi les êtres mis d’ac
Cord dans le même sac sans parler des cloaques

Ouvragés dans la gueule imprimaient et clac claqu
Aient du même coup j’avais la langue commac
L’engagement était bûlant liquidée la c

Omédie déjelée châtriment de fond rac
Lée couac ni maison ni roseau seul un chant ac
Appella dans le noir en chutant patatrac

aaaa aaaa aaa aaa – monorime en ‘ac’

Depuis toujours où s’ouvrent les très sombres — 1986 (1)

Jean Monod Dionysios


III

Depuis toujours où s’ouvrent les très sombres
Salles de l’intime et du défendu.
Dont les murs sont des yeux
Où nulle parole n’est audible

Et aucun corps n’entre sinon
L’ombre qui nous inspire, semblable
Aux corridors, qu’une servante
d’Isis mène dans une barque invisible.

Le passé n’est pas le passé, il est
Intérieur, aux parois d’air, dont la clé
Secrète comme la peinture, passée

L’heure, et le seuil, rend leur âme aux morts,
Non seulement ceux qui reviennent,
Aussi ceux qui retournent dehors.

bl – m.irr

Monde — 1985 (7)

Maurice Regnaut Recuiam


Monde
Mortel
C’est alors
Que dans le vide

Mensonger du noir
A surgi, appuyée
A la sombre énorme cuisse
D’un très vieux cheval, la joue

Lumineusement pâle
D’un enfant humant
Les yeux fermés

L’odeur
Chaude

bdn – boule de neige métrique croissante-fondante

Si j’entendais faire un sonnet tendre, 1985 (6)

Maurice Regnaut Recuiam


Si j’entendais faire un sonnet tendre,
Il me suffirait, c’est vrai, de dire,
Avant de vous brûler, feuilles mortes,
Quel amour se voyait de ces lettres,

Mais j’aurais beau, en doux style ancien,
Comme au fond de la nuit parle en rêve
Et fou taciturne, oui, j’aurais beau
Amants duveteux, amants ailés

Exalter ébloui votre …………………………
…………………………………………………………….
……………………………………………………………..

Il faudrait aussi, sans main qui tremble,
Pour être fidèle au manuscrit,
Noter cris, horreur, plaintes opaques

bl – 9s – lacunaire

Mer — 1985 (5)

Maurice Regnaut Recuiam

Jamais
Et toujours,
N’es-tu pour nous,

Battante et sonnante
Qu’une horloge éternelle
Ou nos heures les plus hautes,
N’es-tu pas masse de nous voir

Faire aussi fous ces geste d’écume
Vers tant d’horizon, tant d’éphémère,
Mer, jamais et toujours pour rien et personne

Qu’être et que dire en vérité, horreur, splendeur,
Qui ne soit ni toi ni moi, mais l’énigme même,
Et simplement, par soif de sel, de gel de grand vent, de silence?

bdn – vL