– Raymond Queneau – in Si tu t’imagines – les Ziaux IV – daté 1942
Bout de l’an
Onze nombre impair. La rétention du temps
Décembre devant nous achève un cortège
Assez loin de mille et un peu plus de cent
La boue et la pluie et pas encor la neige
De l’achèvement toujours à la limite
L’arbre attend son fruit et la lave son roc
La faux se détourne du nid de termites
L’étoile court après le chant niais du coq
Tous vont arriver. L’aube belle charogne
Epluche l’univers rejette la nuit
La sotte volaille s’égosille et luit
La graine éclate et se met à la besogne
L’année accouche de son alexandrin
Le sonnet s’arrête au numéro quatorze
Q59 – cddcxy 11s