Archives de catégorie : oulipisme

MONDESIBRUTLAG — 1977 (6)

Georges Perec Métaux

***

MONDESIBRUTLAG
ANGUETORDSIMPL
EGRANITSYMODUL
ANTGRISDOUXMEL
ANGEDUPLISTROM
BOLISANGDURTEM
PSDUMÉTALGROIN
CRIMEDUSANGLOT
DARGENTMISOUFL
ACONGELDUMISTR
ALSTRINGDOUEMB
RINGUEPLATDOSM
OSEMIGLUDANTHR
AXMOTLUDINGRES

Monde si brut
la gangue tord simple granit s’y modulant gris

Doux mélange du pli Stromboli
Sang
Dur temps du métal groin
Crime du sanglot d’argent mis où flacon
Gel du Mistral
«  String  »

d’où embringue plat d’osmose,
mi-glu d’anthrax,
mot lu d’Ingres.

dans un train, 22 décembre 1976

LEZINCMORDUSAT — 1977 (5)

Georges Perec Métaux

**
LEZINCMORDUSAT
URECLIMATSDONY
XSACREDULIMONT
AMISLENTDUCORP
SCHEMINDURATLO
RSQUEDITONMACL
EDUCRISTALNOMB
REPLUSMICADONT
COBALTSINDUREM
ODULANTCRISPEM
ENTSLORDUMACHI
COULISDARGENTM
OTARMEDUNSCHLI
CKSOLIDEMURANT

Le zinc mordu sature climats d’onyx:

sacre du limon
tamis lent du corps
chemin du rat

lorsque – dit-on – macle du cristal
n’ombre plus mica dont cobalt s’indure,
modulant crispements

l’or du mâchicoulis d’argent
mot armé d’un schlick

Solide

murant

Paris, 18 décembre 1976

INSTARDUPLOMBE — 1977 (4)

Georges Perec Métaux

4-10 sonnets de quatorze vers de quatorze lettres chacun, chaque vers est hétérogrammatique (une lettre n’est jamais répétée) (il y a d’autres contraintes). Chaque poème est suivi de sa traduction en vers libres.

INSTARDUPLOMBE
TDUBRONZESALIM
PIDEBRULANTSOM
NAMBULETRISDOX
YDESLAITONBRUM
EANGSTROMDUBIL
LONSTRIEDUCAMB
RIENTOMBACSDUL
TIMEJOURDANSBL
INDAGESMORTLUB
RIQUEBLONDMAST
OCLAMBRISNETDU
RTOCSINDEAMBUL
ANTRHUMBDOEILS

Instar du plomb et du bronze

Sa limpide brûlant somnambule

tris d’oxydes
laiton (brume)
angström du billon
strie du Cambrien
Tombacs d’ultime jour dans  blindages

mort  lubrique
blond mastoc
lambris net
dur tocsin déambulant

Rhumbs d’oeils

Paris, 15 décembre 1976

MUVER à son miroir perd sa propre personne — 1977 (3)

Paul Braffort

Son ‘est non-et »

MUVER à son miroir perd sa propre personne
Mulhierr a d’autres yeux, Shantant n’a pas ce nez.
Ce n’est plus ton visage, ô MUVER!! Non, hideux,
C’est SULFAM qui te fixe au travers du Teepol!

Tu fuis, MUVE, tu fends ces rues où t’encombras
Du blues à Saint-Glinglin l’horrible métaphore!!
Mais chez SULFAM, à Rueil, qui t’accueille? Un parent?
Non! tu te voix, MUVER, en regardant cet homme!!

SULFAM (de glace, lui, face à MUVER en nage!)
Reconnaît ce Pierrot (qui le fixe, béat !!),
Collabo du dimanche à la fleur au béret!!

Or, SULFAM resté seul (pauvre enfant du Limon!)
Ne peut voir dans la glace (outre un piano à queue!)
Que, symbole de chef, « Herr MUVER au piano!!

bl

 » 1. Le titre est une ‘méta-contrainte »: il établit un lien entre la contrainte prosodique (traditionnelle) et les contraintes sémantiques qui découlent de:
2. La conjonction ‘ non-et’ (connue aussi sous le nom de « Symbole de Scheffer ») est une opération définie sur l’ensemble des valeurs de vérité. Sa ‘table de Pythagore’ est

FAUX VRAI
FAUX VRAI VRAI
VRAI VRAI FAUX

Ces valeurs engendrent évidemment les personnages. L’action, elle, est déterminée par:
3. La contrainte définie par Raymond Queneau … sous le titre « La relation x prend y pour z « . En se reportant à ce texte on vérifiera que les premières lignes nous faisaient un devoir de choisir cette contrainte. Il s’agit ici, bien entendu, de la relation: « x regardant y voit z « .
4. Enfin les non-rimes de ce sonnet riment en somme à ceci: il se dit et se dédie tout à la fois.  « 

A nuage muet une morale rie — 1977 (2)

OulipoHommage à Raymond Queneau (Bibliothèque oulipienne) –

d’un autre membre de l’Oulipo

 » Une case vide – longueur des syllabes – dans la Table de Queneleieff est comblée, minimalement, par ce sonnet, selon les règles et aussi quelque ironie. Un clinamen dans le compte des lettres, par absence et excès, dit le destinataire.  Comme la parenthèse à la ligne en plus, coda »

Air


 » Un peu profond ruisseau …  »

A nuage muet une morale rie
il évidera le visage de l’écho
avec une parole même si la co
agulation de la sève le délie

ici, du sol. On a, père, ramé folie
analysé le dé par une face co
limaçon à l’hélice le zéro d’à cô
té le minime six élide la série.

Or, à demi tiré du visible ni su
ni mu sinon ironie timide buée
il anihile le duel de la mesu

re paradis avec la vérité tuée
avive d’acide le silence cela:
lignes en égale (la inutile) la

mort (que l’eau n’émonde son havre de durée)

Q15 – T23 + d – 15v

Fellah, décris-les, tes seins las de pire soûle, — 1977 (1)

OulipoHommage à Raymond Queneau (Bibliothèque oulipienne) –

Georges Perec

Dos, caddy d’aisselles

Fellah, décris-les, tes seins las de pire soûle,
Fedor, relies l’azur tour à tour lent du mot
Rond qu’hélas est vers traqueur – vingt fois de jet – et
Reine si l’âge n’a tout gros, là, dans vert et jais.

Haine: l’art d’Eusèbe éduque orge enroué: front. Mon
Rond, bille où, niant s’il eut bus, faire, où mou, jà, suit.
Lis ça: zéro! l’âpre à Pan, l’oeil outré là et
Les eaux des coeurs montent à temps et plaisent qui fleurent là.

Lis! t’as dit « Merle happé »? Lis: Zippo le moineau
Laisse au con maquis, toi, beau tondu, nuis l’Adam
Lit collant mais là, de noir: l’aye! Sot le porte!

Laisse tes cons! Lutte! monte et mords l’étoile et ce mât
Lies borate où la natte est Kid à serein l’hep!
Les sauts qu’ont l’Un: veuf, l’Hébreu n’était. Le suis-je?

bl – traduction homophonique et palindromique par syllabes d’un sonnet connu.

J. ma jacinthe mon jasmin — 1974 (1)

Yves GascL’instable, l’instant (?)

1
Sur la lettre J en l’honneur de son nom

J. ma jacinthe mon jasmin
ma jaspe du Japon ma jade
jonquille de janvier ma joie
joyau du jour en mon jardin.

J. jarre d’eau jatte de lait
à jeun jeudi de jouissance
jour de jais jambes jumelles
jalousie jaune de juin.

En juillet les javelles jointes
Javelines et joncs de la joute
Jeu de la jungle juvénile

Jadis justice de Jésus
jeune jamais je n’ai jugé
si joli joug de jubilé.

bl – octo – J’emprunte cet exemple à un essai inédit de Mr Tuillière

Je n’ose dire, — 1973 (9)

OulipoLa Littérature potentielle

Latis Essais de la méthode du T.S Queneau sur quelques-uns de ses sonnets


Qui cause? Quidose? Qui ose?

Je n’ose dire,
Pas osé.
Le dire
Je n’oserai.

Dire
Réduirait.
Produire
Produirait.

Si je l’ose,
Courte pause,
Le quatrain,

Qui cause,
Qui ose
Une fin.

Q8 – T6 – obtenu par ‘réduction aux sections rimantes’ à partir d’un sonnet de Raymond Queneau

Je suis le tensoriel, le vieux, l’inconsommé — 1973 (7)

Raymond Queneau

Deux transformations, à partir de Nerval, par la méthode oulipienne du ‘S+7’, à l’aide de deux dictionnaires différents.- II

El Desdonado
Je suis le tensoriel, le vieux, l’inconsommé
Le printemps d’Arabie à la tourbe abonnie
Ma simple étole est molle et mon lynx consterné
Pose le solen noué de la mélanémie.

Dans l’obi du tombeur toi qui m’as consommé
Romps-moi le Peïpous et la miss d’Olympie
La foi qui poignait tant à mon coin désossé
Et la trempe où la pente à la rosse s’appuie.

Suis-je Ampère ou Phédon? Luxembourg ou Biton?
Mon fruit est roux encor du balai de la peine,
J’ai riblé dans la grue où nappe la trentaine

Et j’ai trois fois vairé travesti l’Alagnon
Moissonnant tour à tour sur la mâche d’Ougrée
Les sourcils de la salle et les crics de la fouée.

Q8 – T30

Je suis le tenu, le vibrant, l’incontrôlable — 1973 (6)

OulipoLa Littérature potentielle

Raymond Queneau

Deux transformations, à partir de Nerval, par la méthode oulipienne du ‘S+7’, à l’aide de deux dictionnaires différents.


El Desecativo

Je suis le tenu, le vibrant, l’incontrôlable
Le priodonte d’Aramits à la tourmaline abonnée,
Ma sextile étrangeté est moulue et mon lycanthrope constricteur
Poste le solin nominal de la mélique.

Dans la nuncupation du ton, toi qui m’as constellé
Renfaîte-moi le Pélion et la mercuriale d’Ivry,
La floculation qui planifiait tant à mon cofidéjusseur dessalé
Et la trempe où le panaméricanisme à la rosse s’alphabétise.

Suis-je Amundsen ou Philémon? Lycomède ou Blackett?
Mon frottement est roulier encor du balai de la réitération.
J’ai reviré dans la guelte où nasalise la smaltine

Et j’ai trois fois valide trélingué l’Adriatique
Modelant tour à tour sur la machette d’Ortolan
Les sourires de la saisie-exécution et les cricris de la félonie.

vL