Archives de catégorie : Ornements

Fellah, décris-les, tes seins las de pire soûle, — 1977 (1)

OulipoHommage à Raymond Queneau (Bibliothèque oulipienne) –

Georges Perec

Dos, caddy d’aisselles

Fellah, décris-les, tes seins las de pire soûle,
Fedor, relies l’azur tour à tour lent du mot
Rond qu’hélas est vers traqueur – vingt fois de jet – et
Reine si l’âge n’a tout gros, là, dans vert et jais.

Haine: l’art d’Eusèbe éduque orge enroué: front. Mon
Rond, bille où, niant s’il eut bus, faire, où mou, jà, suit.
Lis ça: zéro! l’âpre à Pan, l’oeil outré là et
Les eaux des coeurs montent à temps et plaisent qui fleurent là.

Lis! t’as dit « Merle happé »? Lis: Zippo le moineau
Laisse au con maquis, toi, beau tondu, nuis l’Adam
Lit collant mais là, de noir: l’aye! Sot le porte!

Laisse tes cons! Lutte! monte et mords l’étoile et ce mât
Lies borate où la natte est Kid à serein l’hep!
Les sauts qu’ont l’Un: veuf, l’Hébreu n’était. Le suis-je?

bl – traduction homophonique et palindromique par syllabes d’un sonnet connu.

J. ma jacinthe mon jasmin — 1974 (1)

Yves GascL’instable, l’instant (?)

1
Sur la lettre J en l’honneur de son nom

J. ma jacinthe mon jasmin
ma jaspe du Japon ma jade
jonquille de janvier ma joie
joyau du jour en mon jardin.

J. jarre d’eau jatte de lait
à jeun jeudi de jouissance
jour de jais jambes jumelles
jalousie jaune de juin.

En juillet les javelles jointes
Javelines et joncs de la joute
Jeu de la jungle juvénile

Jadis justice de Jésus
jeune jamais je n’ai jugé
si joli joug de jubilé.

bl – octo – J’emprunte cet exemple à un essai inédit de Mr Tuillière

Je n’ose dire, — 1973 (9)

OulipoLa Littérature potentielle

Latis Essais de la méthode du T.S Queneau sur quelques-uns de ses sonnets


Qui cause? Quidose? Qui ose?

Je n’ose dire,
Pas osé.
Le dire
Je n’oserai.

Dire
Réduirait.
Produire
Produirait.

Si je l’ose,
Courte pause,
Le quatrain,

Qui cause,
Qui ose
Une fin.

Q8 – T6 – obtenu par ‘réduction aux sections rimantes’ à partir d’un sonnet de Raymond Queneau

Je suis le tensoriel, le vieux, l’inconsommé — 1973 (7)

Raymond Queneau

Deux transformations, à partir de Nerval, par la méthode oulipienne du ‘S+7’, à l’aide de deux dictionnaires différents.- II

El Desdonado
Je suis le tensoriel, le vieux, l’inconsommé
Le printemps d’Arabie à la tourbe abonnie
Ma simple étole est molle et mon lynx consterné
Pose le solen noué de la mélanémie.

Dans l’obi du tombeur toi qui m’as consommé
Romps-moi le Peïpous et la miss d’Olympie
La foi qui poignait tant à mon coin désossé
Et la trempe où la pente à la rosse s’appuie.

Suis-je Ampère ou Phédon? Luxembourg ou Biton?
Mon fruit est roux encor du balai de la peine,
J’ai riblé dans la grue où nappe la trentaine

Et j’ai trois fois vairé travesti l’Alagnon
Moissonnant tour à tour sur la mâche d’Ougrée
Les sourcils de la salle et les crics de la fouée.

Q8 – T30

Je suis le tenu, le vibrant, l’incontrôlable — 1973 (6)

OulipoLa Littérature potentielle

Raymond Queneau

Deux transformations, à partir de Nerval, par la méthode oulipienne du ‘S+7’, à l’aide de deux dictionnaires différents.


El Desecativo

Je suis le tenu, le vibrant, l’incontrôlable
Le priodonte d’Aramits à la tourmaline abonnée,
Ma sextile étrangeté est moulue et mon lycanthrope constricteur
Poste le solin nominal de la mélique.

Dans la nuncupation du ton, toi qui m’as constellé
Renfaîte-moi le Pélion et la mercuriale d’Ivry,
La floculation qui planifiait tant à mon cofidéjusseur dessalé
Et la trempe où le panaméricanisme à la rosse s’alphabétise.

Suis-je Amundsen ou Philémon? Lycomède ou Blackett?
Mon frottement est roulier encor du balai de la réitération.
J’ai reviré dans la guelte où nasalise la smaltine

Et j’ai trois fois valide trélingué l’Adriatique
Modelant tour à tour sur la machette d’Ortolan
Les sourires de la saisie-exécution et les cricris de la félonie.

vL

1973 (1 à 5)

- Oulipo – La Littérature potentielle
Jean Queval
1-5 Cinq sonnets
ce  coeur pur   vitrifié     mystérieux       un peu mort
ce  richard     décéda       dans son parc    étoilé
ce  faux dur    supprimé     vaniteux         il s'endort

ce  vieillard   susurra      que son arc      épuisé
ce  n'enfant    réfléchit    dit qu'ailleurs  sur la trame
ce  mormon      suçotant     le radar         qui l'avive
ce  mendiant    reverdi      ce rameur        et sa dame

ce  cochon      tatouillant  le nectar        d'origine
ce  n'outil     ramollot     militant         consterné
ce  fusil       parpaillot   d'un amant       concerné
ce  sabir       connaisseur  d'un gymnaste    infernal
ce  trépas      amoureux     le voyeur        un marine
ce  n'en cas    fastidieux   sans chaleur     assassine
ce  roi Lear    inventeur    d'un surplace    ordinal
"Si l'on s'arrête à la disposition verticale du sonnet en alexandrins, quatre autres sonnets se détachent,
ainsi que le suggère avec discrétion leur mise en page: successivement un sonnet en vers de 1 pied
(on pourra soustraire cette plaisanterie sordide), un sonnet en vers de 2 pieds, un sonnet en vers de 3 pieds,
 un sonnet en vers de 6 pieds, un sonnet en vers de 9 pieds. Ensuite les alexandrins. L'ensemble se figure
par conséquent selon le principe alluvionnaire, ou boule de neige. "
Q59 - T15

Eve de l’été belle et les Greques en mer — 1972 (1)

Adolphe Haberer in Georges PerecLes revenentes

Eve de l’été belle et les Greques en mer
Que cherché-je en ces nefs et qu’égrénent mes rêves
Hélène qe je révère en l’ébène pervers
Est le léthé qe j’erre de femme en sèche grève

Vers qelle trève versé-je sèves en terre
Qe d’eternelles pentes épellent en lèvre lentes
Trente femmes blessèrent le blé de Déméter
Et le blé que je sème dressé levé me tente

Le pré bée vert de celle (et le dé est jeté)
Qe pressent sept épées emmêlées de l’été
Q’Eve lésée en l’Eden qe le gel défend

Ne s’éveye d’emblée et me rejette rèche
Vermeye c’est le ventre vers leqel je tends
Qe se fêle l’été en ce rêve revèche.

Q59 – T14 – Monovocalique en ‘e’.

Princesse sidérée à la source des sens — 1970 (7)

Jean Queval En somme

Sonnet en S

Princesse sidérée à la source des sens
Les serpents suppliciés au secret de tes songes
Ces lentes saturnies de saveur et d’absence
Les somnolences sont-ce des sondes des sondes

Ta scissure suscite une amorce de stance
Ta nasse de capture espère aux feux garçons
Ta soif et ton serment s’allient par descendance
Ta source prise s’orne et s’arme des saisons

La sphère comme amphore un astre de ton aire
La césure et la stase et la course corsaire
La serre enfin promise à la scène incendiaire

Tes seins pléniers sanglés au soufre des censures
Tes reins très assaillis par ces muscles augures
Tes liens tant saccagés au souffle des centaures

Q32  T5

Tu pus l’ut d’un luth, sûr Ubu! L’us fut vu d’un turlututu, — 1970 (5)

Adolphe Haberer a e i / y o u (ed.1993, chez l’auteur)

U

Tu pus l’ut d’un luth, sûr Ubu!
L’us fut vu d’un turlututu,
D’un rut dru, d’un but, d’un tutu –
Chut! D’un cul nu – d’un fût brut bu

Sur un tumulus. D’un Sud sûr,
Plus d’un suc plut d’un cumulus,
Surplus chu bu pur d’un humus
Qu’un turf d’urus crût du jus mûr.

Vu plus d’un club: stucs, trucs, lunch, pub.
Tu bus, duc, un jus cru d’un tub.
Mû d’un pus dur, tu fus sûr d’un

Lupus. Tu sus; nul futur vu,
Nul. Sur un mur un urubu
Sûr d’un cumul – un Turc, un Hun.

aaaa  a’bba’ T15 – y=x :e=a – octo  monovocalisme

Vos corps poltrons d’homos ronchons — 1970 (4)

Adolphe Haberer a e i / y o u (ed.1993, chez l’auteur)

O

Vos corps poltrons d’homos ronchons
Photos pornos d’ostrogoths mols,
Prolos pops, gros provos cochons,
Gotons, cocos, mormons, mongols,

Honorons donc vos dons d’Oxford,
Fox-trot, loto, bocks, grogs, porto.
Mon Lord, nos crocs sont forts, on mord
Vos hot-dogs con oloroso.

Long corso? Cosmos fol? Zoo toc?
(Porcs, crocos, condors, dodos coqs-
troncs, kohol corrompt vos bords blonds)

Trop tôt sont morts Cronos, Job, Thor –
Mots, noms d’os, profond port oblong –
Oh! hors d’Oxford dort logos d’or.

Q59 – T14 – d=a ? – octo  – monovocalisme