– Jules Renard in Dr o’Followell: le sonnet d’Arvers et ses pastiches (1948)
A l’envers d’Arvers
Mon âme est sans secret, ma vie est sans mystère;
Mon amour banal fut comme un autre conçu,
Le mal est réparé; pourquoi donc vous le taire?
Celle qui me l’a fait l’a tout de suite su.
Non, je n’ai pas passé près d’elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et toujours solitaire,
Et j’aurai jusqu’au bout fait mon temps sur la terre,
N’ayant rien demandé, mais ayant tout reçu.
Pour elle, qui n’est point très douce ni très tendre,
Elle suit son chemin et se fiche d’entendre
Un murmure d’amour élevé sur ses pas.
A l’austère devoir constamment infidèle,
Sans avoir lu ces vers où je n’ai rien mis d’elle,
« Mais, c’est moi! » dira-t-elle, et ne comprendra pas.
Q10 – T15 – arv
-Jacqueline de Lubac: « Une aimable dame me fit un jour ce compliment: ‘J’aime bien vos sonnets, mais pourquoi les faîtes-vous si courts? »